Pendant 4 semaines de Carême
du 19 mars au 13 avril 2014
Faire l'expérience à partir de l'Ecriture d'une rencontre avec Dieu au coeur de notre vie

jeudi 3 avril 2014

Le combat spirituel

Nous arrivons à la prière, tels que nous sommes, avec un cœur agité et encombré de soucis divers : inquiétudes pour ceux qui nous sont chers, angoisses devant l'avenir du monde, décisions à prendre qui ne sont pas faciles... Que faire alors ? Tenter de chasser tout cela pour offrir à Dieu un cœur disponible ? C'est impossible et puis Dieu n'attend pas de nous que nous allions à Lui avec un autre visage que celui de notre vie quotidienne. Dans la prière, il faut L'accueillir, Lui faire place, c'est vrai, mais pas en faisant le vide en nous, qui rencontrerait-il alors ? L'ombre de nous-mêmes ! Or, c'est nous qu'il appelle et qu'il vient sauver avec tout le poids de vie qui est le nôtre.

La lumière de l'Évangile
   II faut donc prendre du recul, trouver le temps de l'attente et de l'attention, pas en nous fuyant nous-mêmes mais en nous rendant présents, disponibles à l'action de la Parole de Dieu en nous. Bien souvent nous n'arrivons pas à prier parce que nous ne faisons pas l'effort de nous mettre en prière. Nous entrons dans la prière sans conversion du cœur et nous restons alors prisonniers du flux de nos pensées, de nos sentiments, de nos intérêts du moment. Si nous voulons nous disposer à laisser l'Esprit prier en nous, il faut résolument nous attacher à un texte que nous accueillerons, dans la foi, comme Parole de Dieu. C'est cette Parole qui nous aidera à changer non pas notre vie mais la manière de l'aborder. Ce qui nous éloigne de Dieu dans la prière, ce ne sont pas les soucis, les occupations, mais la vanité blessée, l'égoïsme, l'orgueil, la jalousie qui colorent tout ce qui nous préoccupe. Laissons la Parole de Dieu nous purifier de tout ceci et nous pourrons alors retrouver nos pensées, nos sentiments, et en faire des prières. Les psaumes nous rappellent que rien de ce qui emplit le cœur de l'homme n'est indifférent à Dieu. Tout peut devenir prière, même un cri de révolte ou de détresse, s'il est adressé à Dieu dans la foi. Il ne s’agit donc pas d’évacuer de notre prière tout ce qui pourrait nous distraire de Dieu, mais de tout aborder dans la lumière de l’Evangile pour que tout nous conduise à Dieu.

La force de la Parole
     Ceci dit, il reste vrai que la prière est souvent un champ de bataille, parce qu'elle est Je lieu d'une purification. A la lumière de l'Evangile, notre vie révèle des zones d'ombre que nous n'aimons pas beaucoup regarder et qu'il va falloir affronter avec lucidité et courage. Nous nous apercevrons alors de tout ce qui, dans nos distractions, était peur, ressentiment, égoïsme, jalousie. C'est de cela qu'il faut nous détacher et c'est dans la force de la Parole de Dieu, nous pénétrant de l'Esprit de Jésus, que nous en serons libérés. C'est bien un combat qui se livre alors en nous entre la nouveauté de l'Evangile et les pensées, les sentiments du « vieil homme » auxquels nous restons attachés. Jésus a vécu ce combat au désert, il en est sorti vainqueur dans la méditation de l'Écriture. Que son exemple guide votre prière vers cette rumination de la Parole de Dieu qui, seule, peut unifier notre cœur en le purifiant.
Michel RONDET, Petit guide de la prière, Desclée de Brouwer

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